ATTITUDE #6

Nous sommes dans un lieu de Dieu, dans un lieu où seul la foi peut pénétrer et les hommes qui y croient, à l'intérieur, un grand vitrail orné de milles et unes pièces laisse passer la lumière du soleil qui semble éclairer un homme en contrejour, comme si Dieu lui même venait le bénir pour qu'il porte sa parole à ses fidèles. Sa voix, grave, maintient la salle dans un silence presque monastique comme si seuls les mots qu'il prononçait avait un intérêt pour les petits gens entre ces murs.

??? | Est-ce que vous sentez la lumière de Dieu sur vos épaules, l'éclairci dans un ciel bien sombre de la divine personne qui nous a mis sur cette terre et qui nous juge jour après jour pour savoir si nous sommes biens de ceux dont la place est à ses côtés ? C'est cet être, c'est avec cet être que Jésus dans sa grande bonté nous a montré le chemin, le chemin vers les cieux, vers l'endroit où tout homme juste souhaite voir son âme aller, au paradis.


??? | Dieu n'est que lumière pour les fidèles qui suivent ses enseignements, il n'a que faire de la couleur de votre peau, de celles de vos yeux, de la façon dont vous parler ou de la richesse que vous avez, Dieu, ne s'intéresse qu'à une chose, la force et la pureté de votre âme, c'est de cette façon unique qu'il vous juge.

Le discours prend fin, la lumière semble se ternir lorsque l'homme quitte enfin son pupitre et que la foule quitte les bancs de l'église, l'élu descend les quelques marches, souriant, d'une façon plus douce qu'un baiser du matin et quelques fidèles s'approchent de lui lui requérant conseils et lui donnant les remerciements pour leur montrer la voie du seigneur. Peu à peu, ceux-ci le quittent, le laisse seul, il est midi, les fidèles ont fuit l'église, ils sont rentrés chez eux et l'élu, le regard triste, comme s'il savait qu'il était au point le plus lointain de la prochaine messe s'installe sur le banc, au premier rang avant qu'un homme ne semble interrompre cet instant de tristesse, un homme qui s'installe derrière, les mains jointes sur les genoux, il a la tête posé dessus et n'attend guère la coutume qui dit que le serviteur de Dieu doit demander ce que souhaite la brebis.

Fred Yehi | J'ai besoin de votre aide mon père, mes frères et moi sommes des divertisseurs, des lutteurs, nous nous sommes battus pour quitter la rue, nous l'avons faits en croyant dur comme fer à la justice, à l'égalité, à la paix et aujourd'hui, un homme de foi, un frère de couleur remet en doute tout ce que nous avons faits, il ne prône pas l'égalité ni la paix, il prône de reprendre ce qui nous revient de droit, de réinverser le cours des choses comme si nous étions les seuls, nous hommes de couleurs, à subir cette situation. Mon frère Cédric semble presque tenter de le suivre, comme si sa parole valait de l'or alors qu'elle semble aussi acérée que l'acier d'une dague.

Un temps plane, comme si l'homme de foi semblait réfléchir à ce que sa brebis lui disait mais il se lève simplement, fait quelques pas jusqu'aux marches, ne s'arrête même pas pour se retourner et arrive à son pupitre pour dominer de sa stature l'enfant de Dieu.

??? | Il y a des hommes, mon fils, des hommes qui sous couvert de bonnes intentions, de bonnes volontés, ne sont que des hommes qui veulent le mal autour d'eux non pas parce qu'ils sont fondamentalement mauvais mais parce qu'ils en veulent au monde de subir des choses qu'ils ne devraient pas avoir à subir. Ce sont les hommes les plus dangereux de tous parce qu'ils croient si forts que l'on semble vouloir y croire. Mais Dieu fait les choses comme elles doivent être si ton frère tient à suivre cet homme et qu'il le fait alors c'est qu'il le doit, ton rôle à toi est peut-être de le remettre dans le chemin, dans le droit chemin, celui de Dieu et de ce pourquoi vous vivez l'un comme l'autre.

Fred Yehi | Suis-je censé le laisser tel qu'il est ? Dans une profonde hésitation entre ce pourquoi nous vivons depuis tellement d'années et ce contre quoi nous nous battons ?

??? | Les gens se perdent, parfois, l'on vit tellement pour lutter contre quelque chose, qu'elle s'injecte dans notre cerveau et que l'on ne pense plus qu'à cela, s'il part, s'il suit une autre voie que la tienne laisse le partir, ne te venge pas ni de lui ni du nouvel homme qui l'accompagne.

Fred Yehi | La colère est difficile mon père, elle est en moi comme la farine dans le pain, semaine après semaine, cet homme semble vouloir influer sur nous, il semble voir peser tout le poids de ce qu'il sait et de ce qu'il voit sur mes frères.

??? | Sans doute n'avez-vous pas assez lu la bible mon fils, "L'Eternel sera juge entre moi et toi, et l'Eternel me vengera de toi ; mais je ne portais point la main sur toi." Samuel; verset 24, chapitre 12. Ne lui en voulez pas d'être comme il est, Dieu la fait comme il le souhaitait et s'il a été fait par la malin, il l'entraînera de lui-même dans sa chute.

Un temps plane tandis que la lumière est revenue berçant dans une douce chaleur la brebis et son berger, la première semble enfin comprendre ce que l'on lui dit et se levant avec un léger sourire, il fit sa route.

Fred Yehi | Je vous remercie mon père, vous m'avez aidé à comprendre ce que je devais faire, que Dieu vous garde et vous offre de faire parvenir sa parole encore bien des années.

??? | Dieu vous aime, mon fils.

La brebis quittant le lieu de Dieu, il sort, humant l'air comme un nouvel homme lorsque son compagnon émergea de contre le mur, où il attendait paisiblement son frère.

Will Hobbs | Alors, que t'as offert ta discussion avec Dieu ? Qu'est-ce qu'on fait avec Darius Lockhart et avec Cedric ?

Fred Yehi | On lui botte le cul et on ramène notre frère.